Proto Sound Project

Des flashs illuminent brutalement la scène et les rayons ricochent sur l’acier de singuliers engins. À la tête du groupe, Willy Gouders souffle dans d’extravagants bocaux prolongés par un imposant cor anguleux. Zakaria Benkadour martèle un mini piano, Donatien Tomandini joue du piano midi et Lionel Van Marsenille cogne les cymbales hexagonales de sa batterie cubique. Sur le podium se déhanche Lionel Leblanc avec ses chaussures vernies chromées. En retrait, éclairé par le halo d’un écran d’ordinateur, Rémi Tamburini mixe. Le groupe des musiciens du Créahmbxl et le PAA ont activé le ProtoSoundProject. Ensemble, ils nous immergent dans divers états vibratoires.

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La performance

Tel un stroboscope, l'Hypnotik Light Board éblouit le public. Comme son titre l’explicite, cette sculpture lumineuse vise à provoquer un état de conscience modifiée. De même que les nombreux effets de distorsion des sons participent à la confusion auditive. Le groupe nous plonge tantôt dans des abysses aquatiques tantôt dans des profondeurs telluriques. Cliquetis, tintements, sirènes et autres timbres métalliques fusent du Pianini, de l’Iron Drum, de la Prothèse d’Amplification et des Desks. Les Tap Shoes du danseur raclent et claquent sur le Hard Dance Stage. L’énergie percussive règne. Parfois, un solo de saxophone ou de piano temporise la sarabande expérimentale par un interlude mélodieux (une séquence jazzy ou funky).

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Origine du projet

Rémi Tamburini, concepteur-plasticien de sculpture monumentale, propose à Willy Gouders d’inventer des objets sonores spécifiquement pour les membres de son groupe. Depuis vingt ans, le saxophoniste chevronné est à l’écoute des sensibilités du Créahmbxl. Son atelier a accompagné une pléthore de projets dont le dernier était influencé par le répertoire jazz. Il ne s’agit plus pour les musiciens de jouer à leur aise avec des instruments classiques mais d’explorer l’art sonore avec des « sculptures à performer ».

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Conception des instruments

Dès ses premières créations, Rémi Tamburini considère le son et la lumière comme des matériaux à sculpter.

L’installation performative initiale était moins complexe. Rémi Tamburini la destinait aux lieux d’art contemporain. Un danseur – de préférence Lionel Leblanc – déclenchait la sculpture interactive Hard Dance Stage. Équipée d’un rétroéclairage, son intensité lumineuse variait selon la cadence des pas. En quête de défis techniques, le concepteur mélomane imagine aujourd'hui un autre projet, celui de concevoir une lutherie électro-acoustique.