EuropeOn → Electricity meets art

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Collaboration électrique : Julie Beaufils, la secrétaire générale d’EuropeOn, l’Association européenne des Entrepreneurs Électriciens, a commandé à quatre artistes du Créahmbxl des œuvres sur supports inattendus. Quelles affinités entre art et électricité ?  

Créahmbxl : comment vous est venue l’idée de collaborer avec le Créahmbxl ? 

Julie Beaufils : La collaboration avec le Créahmbxl part d’une volonté personnelle. Je gère une association qui représente les employeurs du secteur de l’installation électrique. Nous fêtons cette année les 70 ans d’EuropeOn et à cette occasion, nous organisons un événement au Cinéma Palace fin novembre. J’ai le goût de la création artistique et un intérêt prononcé pour le patrimoine. Nous avions l’intention de créer quelque chose de différent, d’aller plus loin que la simple réception. J’avais l’envie de collaborer avec un lieu ou un collectif culturel. En parlant avec mon ami Franck Depaifve, qui est membre du conseil d’administration du Créahmbxl, j’ai eu l’idée de mandater quatre artistes qui créeraient des œuvres spécialement pour l’occasion. 

Créahmbxl : qu’est-ce que cette collaboration atypique apporte à votre événement ?

Julie Beaufils : En premier lieu, la fierté d’être une association qui grandit et qui est aujourd’hui en capacité, non seulement de proposer une collaboration originale, mais de soutenir la création et à travers elle, le travail des artistes et des artistes-animateurs du Créahmbxl.
Puis, l’occasion de rapprocher le monde des professionnels de l’électricité de celui de la culture, ce qui permettra, je l’espère, de décloisonner le secteur, de créer de la surprise autour de notre événement et de susciter l’intérêt des acteurs politiques et professionnels avec lesquels nous travaillons.
Rappelons que nos entreprises sont en majorité de petites entreprises, qui font partie de Chambres d’artisanat. L’art et l’artisanat ont eu longtemps partie liée : c’est une autre manière de l’évoquer.
L’exposition des œuvres dans ce contexte amène naturellement un lien intéressant avec la question de l’inclusion : comment pouvons-nous travailler avec les publics les plus variés ?
Par les supports travaillés, l’exposition évoque également la circularité puisque les œuvres sont peintes ou dessinées sur du matériel électrique déclassé, notamment des panneaux solaires et des portes de compteurs électriques.  

Créahmbxl : vous connaissiez les artistes sélectionnés. Avez-vous été surpris de la manière dont ils se sont emparés des supports proposés ?

Julie Beaufils : Oui, chacun·e a trouvé le moyen d’exprimer son univers sur les supports proposés, ce qui n’était pas gagné d’avance. La plus grande surprise est peut-être venue du travail de dessin réalisé par Michaël Mvukani Mpiolani. Nous avions en tête que c’était un défi technique de travailler avec ces matériaux et cela tient également au travail des artistes-animateurs du Créahmbxl que ce soit une réussite. Je tiens d’ailleurs à remercier Gaëlle Leroy pour la sélection d’artistes qu’elle a effectuée : les quatre artistes proposent une grande variété de formes. Il y a la peinture malicieuse d’Inès Reddah, un peu provocatrice dans notre contexte puisque ces personnages aux cheveux dressés font penser à une électrocution (mais c’est une manière de rappeler le danger inhérent à ce travail). Le travail très précis de Michaël Mvukani Mpiolani, évocateur de la rigueur nécessaire à toute planification. Les réseaux de Caroline Vandermeiren, qui peuvent sembler abstraits, mais soulignent que nous sommes tous interconnectés y compris par les réseaux électriques. Et le mélange d’écriture et d’images de Nour Ben Slimane, qui réalise ces portraits très personnels de grands personnages du monde de l’électricité.

Créahmbxl : est-ce qu’une collaboration comme celle-là modifie le regard que vous portez sur le monde ?

Julie Beaufils : Je dirais « notre regard ». Une grande partie des membres de mon équipe n’avait jamais été confrontée au monde de la création. Cela a amené quelque chose de différent dans notre dynamique de travail et j’en suis très contente. Cette collaboration a également été pour nous l’opportunité d’une belle rencontre avec le handicap mental.
Et puis, il y a le regard que nous portons sur notre propre travail, la fierté d’être allés aussi loin, d’avoir monté une exposition.
Nous espérons créer une identité de marque autour de partenariats originaux. Un anniversaire de 70 ans, c’est une fête, l’occasion de se réjouir et en somme, d’inviter.
Nous nous sommes initiés au mécénat, au départ avec l’innocence des débutants, mais la réussite du projet, si l’on considère exclusivement les œuvres créées, nous amène à envisager d’autres collaborations sous cet angle philanthropique.

Electricity meets art, œuvres de Nour Ben Slimane, Michaël Mvukani Mpiolani, Inès Reddah et Caroline Vandermeiren sur panneaux solaires, blacksheets et portes de compteurs.

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