Maison du Hainaut → exposition "Femmes qui dessinent" Diyana Afsar & Diane Delafontaine

17.5.2019
16.8.2019
Maison du Hainaut → exposition "Femmes qui dessinent" Diyana Afsar & Diane Delafontaine

" Elle présente un travail figuratif, aux expressions jaillissantes, qui rassemble, au-delà de ce que nous pouvons imaginer, les traits de ses personnages reconstruits, truculents, qu’elle inscrit dans sa réalité. Sa veine d’expression vibrante s’assure dans le champ de l’art brut, elle donne à la fois l’impression d’émerger et de s’aboutir au même moment, l’artiste semble faire glisser les pointes de ses crayons sans résistance et donne à son dessin une dynamique très expressive, la composition se permet de remplir très souvent, toute la grande feuille, c’est qu’il lui faut de la place pour réécrire l’Histoire à sa manière ! Dans l’acte de dessiner, Diana Afsar traite l’aplat à égalité avec le fond et donne ainsi, à voir, une irrécusable couverture de motifs très libres quand les lignes, dans leur puissance émotionnelle, se soutiennent en quadrillage, en maille, en nuage ou encore, en écaille … C’est vif, brut et détaillé, en force, elle choisit ! La main, le pied, la bouche, s’offrent dans un relief de crayon blanc qui avance une réaction de contraste intense et, sans cesse, dans l’imminence d’un mouvement ! La posture s’y retrouve considérable. Rose audacieux, blanc craie ou encore rouge, en trio, se disposent dans un équilibre qui troue le papier noir comme une bravade et porte les personnages dans une présence soutenue. Les animaux font bonne figure, sur le dessin, ils donnent de la rondeur à la composition élancée, dans une écriture graphique, codée, plus géométrique.

Cette collection particulière, que l’on pourrait nommer « galerie de portrait » ou encore « paysage de silhouettes » , saisit avec affirmation, dans ses figures rectilignes, la ligne existentielle définie par Diana Afsar, nul doute que son geste est physique et authentique dans son approche ! Elle est Royale !

En écho, la réponse vient de Diane Delafontaine, plasticienne intimiste qui joue à contourner/détourner les messages existentiels et n’oublie pas de s’interroger « Qu’est ce que la vérité, qu’est ce que l’illusion ? » « Désagréable au-dehors, puis, je pensais qu’il est pire, peut-être d’être enfermée dedans » A l’inverse de Diana Afsar, chez Diane Delafontaine, c’est la substance de l’anonymat qui est approchée dans son travail, elle ajoute une longueur, au délai de la vie, offre une étendue multiple, un temps imprévu en détachant un contour de silhouette, en fabriquant une confession photographique. Ajouter un bout de nature, par ci par là, ça lui plaît ! Elle s’y retrouve comme ça avec le Monde ! Mais que peut-on faire à partir d’une image ? En extrait mystérieux, elle propose une fuite à de vieilles photographies, dessinant sur leur mémoire. Ainsi, apparaissent des jambes aux souliers d’époque dans des herbes réjouies, un col Claudine boutonné avec soin qui confère l’illusion d’une sagesse enfantine ou encore, des feuillages enchanteurs qui semblent apaiser le regard tourmenté d’un enfant. Bien sûr, il y a ses pylônes qu’elle crayonne comme de grands échassiers qui se dressent fins et graciles en crevant des couches blanc-neige ! Le message est bien là, non ? Sa composante est maîtrisée, elle aime l’inscrire dans une dimension qui traite de l’Eternité et qui prend l’allure d’un souvenir de famille, d’une récréation d’enfance ou d’une chronique cocasse sur le mariage. Dans sa boîte à images, Diane Delafontaine joue avec les codes malicieux et secrets qui offrent, sous une apparence légère, un message sincère et plein, sur l’identité et l’unicité des êtres, elle porte un vrai regard poétique et très féminin sur la vérité de la vie. Nous nous y retrouvons tout.e.s ! Arrêtons-nous un instant aussi, sur cette couture ardente, faite au fil rouge, qui apparaît sur quelques photographies d’époque et qui s’emploie à confirmer un petit feu intérieur qui ne cesse de se proclamer. Aucun doute, Diane Delafontaine traite de tout ce qui peut nous toucher, et nous renvoie aux rôles de notre vie. « Femmes qui dessinent » est une conversation illustrée entre deux femmes artistes au parcours de vie, distinct. Les relier toutes les deux, c’est entamer un dialogue imprévu, au départ de l’existence, c’est donner à voir, un élan de création singulière qui permet une chance de raccorder deux êtres autres tout au long de leur intérêt pour la création, c’est déployer, avec conviction, dans les lignes de fuite d’un travail un « tout est possible » dans des champs créatifs différents, c’est installer, avec plaisir, un fil entre elles qui relie les émotions dans l’intérêt général, c’est aussi maintenir, comme témoin de cette rencontre, ce carnet, dessiné en commun, qui laissera empreinte cette improbable conversation, créée pour l’occasion."

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Sophie Vincent
Coordinatrice des expositions
Direction Générale de l'Action Sociale Province de Hainaut

Créahm de Bruxelles ///// Vernissage en musique avec le groupe MC Bceps MC Bceps interpréte son nouveau répertoire. Avec simplicité, ils réinventent les grands standards de jazz et mélodies populaires du XXe siècle, pour en proposer une version hybride et instinctive. Zakaria Benkadour Lionel Leblanc Donatien Tomandini Lionel Van Marsenille et Willy Gouders Avec un invité : François Nys


Adresse

Maison du Hainaut

Quai Arthur Rimbaud 14,
6000 Charleroi

Itinéraire ↗
Informations pratiques

Du 17 mai au 16 août 2019
Accès libre du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 13h à 16h.
A la demande pour les groupes
Vernissage en musique avec le groupe MC Bceps

Infos: sophie.vincent@hainaut.be - 071/64.10.61

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