Festival d'Avignon Off > Connexions

La Compagnie du Créahmbxl présente Connexions, spectacle pour cinq danseur·seuses inspiré par la relation à l’autre. Comment se nouent et se dénouent nos  liens ? Centré sur l’apparition, la construction et la disparition de ce qui nous relie, Connexions cartographie des trajectoires humaines.

Connexions, spectacle autant que performance pour cinq danseurs et danseuses en situation de handicap mental, s’inscrit dans la continuité de Rencontres et moi, chorégraphie créée en 2016. Cette création danse de la Compagnie du Créahmbxl explorait déjà le thème de la rencontre, avec soi, avec son environnement et avec l’autre. Elle était centrée sur les premiers instants de la relation.

‍Une recherche longuement mûrie

Connexions poursuit cette recherche, tout en explorant la thématique sous un angle différent, une « vue d’en haut » qui ne suit plus une relation particulière, mais plutôt l’ensemble des relations qui compose les trajectoires humaines.

Qu’est-ce qui fait qu’une personne que l’on a côtoyée pendant un temps, avec qui on a partagé une complicité, peut devenir un jour un étranger ? Pourquoi la relation s’arrête-t-elle ? Qu’est-ce qui mène à cette séparation ? Ces questions sont à l’origine de la création, basée sur une série d’improvisations par les danseur·seuses, qui nourrissent le spectacle de leur sensibilité et de leurs expériences émotionnelles.

Le spectacle positionne le spectateur comme observateur de ces moments de rencontres, de cheminements et de séparations. Sans jugement, il offre une contemplation esthétique des liens qui se font, se défont et qui façonnent nos parcours de vie.

Un spectacle époustouflant

La chorégraphe Joëlle Shabanov s’attache à travailler avec ses danseur·seuses dans le respect de leur personnalité. C’est leur créativité qui est explorée, leurs propositions qui sont développées. Chacun·e se crée ainsi un langage propre. Leurs individualités façonnent leurs gestes, qui nourrissent des créations communes.

Dans ce langage, le handicap n’est pas central, il est un facteur parmi d’autres. Au sein de la Compagnie, ce sont les potentialités de chacun·e qui sont explorées.

Deux motifs constituent les trames de l’œuvre et sont présents de façon récurrente dans la pièce : la visualisation des liens, qui se manifeste par le contact ou l’isolement des danseur·seuses sur le plateau, et l’appel aux sens qui s’exprime au travers de gestes de rencontre – on sent, on écoute, on touche l’autre.

Dans une scénographie minimaliste pensée par Gaëlle Leroy, une succession de tableaux évoque l’apparition, la construction et la disparition de ce qui nous relie : croisements éphémères, relation mimétique, changement de partenaire, amour joyeux, déviation de l’orbite personnelle, séparation.

Les interprètes, débordants de fougue ou retenus, tracent au sol et dans l’air des figures qui évoquent nos relations de manière abstraite, tantôt reconnaissables, tantôt simplement évoquées.

Le spectacle est époustouflant, vibrant, universel. Chacun·e y a sa part. Ne vous attendez pas à vous sentir étranger, mais à vous retrouver pleinement dans ce qui nous anime tous. Ainsi le disait (presque) Stig Dagerman : notre besoin d’amour est impossible à rassasier.