Diyana Afsarian, Kirill Patou → Paralympiques Paris 2024
Diyana Afsarian et Kirill Patou ont été sélectionnés pour représenter la Belgique à l’occasion des Jeux paralympiques d’été de Paris 2024. Tous deux travaillés par l’écriture, quoique de manière très différente, ils rejoindront 80 artistes en situation de handicap du monde entier dans une exposition itinérante, qui se pose pour l’occasion au siège de l’OCDE.
L’exposition Brillons ensemble a fait ses débuts à New York, en 2015. Elle rassemblait déjà des travaux d’artistes en situation de handicap mental, sélectionnés dans le monde entier. À chaque paralympiade d’hiver et d’été, soit tous les deux ans, l’ensemble est remixé et étoffé. Cette année, à l’occasion des Jeux paralympiques d’été de Paris 2024, ce sont plus de 100 œuvres de 80 artistes issus de cinq continents qui seront exposées pour la première fois au siège de l’OCDE, du 2 au 11 septembre. L’occasion de découvrir un édifice majestueux, niché au cœur du 16e arrondissement, et de voyager en compagnie d’imaginaires singuliers.
Écriture, graphie, graphophilie
Afin de conserver une cohérence dans la représentation, le Créahmbxl a sélectionné deux artistes travaillés par l’écriture, qu’il s’agisse du langage, de graphies signatures ou d’une graphophilie débridée.
Diyana Afsarian
Diyana Afsarian chronique la vie des grands de ce monde. Face à nous (face à l’objectif qui les capte en représentation), ils posent dans leurs habits de fête. Lamés, colliers et broderies, sont reproduits avec un sens du détail captivant. Ces rois et reines de l’univers, vêtus de coloris explosifs, sont cernés par leur légende. Partant d’une compilation de fiches Wikipédia et autres sources d’information, Diyana Afsarian détourne leurs titres et leur gloire : elle ne garde des textes qu’une séries de caractères qu’elle reproduit dans une graphophilie débridée. Ainsi ces têtes couronnées par les gênes ou la pop, nous entrainent en aventures linguistiques quand ils foulent le tapis rouge de « leurs plus beaux lapis ». Leurs paillettes sont nos sourires.
Diyana Afsarian peint au sein des ateliers du Créahmbxl depuis 2013. Elle y creuse son univers de célébrités, représentées et légendées en tout dédain de ce qui n’est pas flamboyance. D’origine arménienne, l’artiste revendique cette identité. Elle prend régulièrement part à des expositions collectives autour de la thématique du vêtement.
Kirill Patou
Kirill Patou travaille des portraits de femmes en traits hachurés. Il cerne leurs contours d’un langage qui lui est propre : mots aux voyelles absentes, concrétions de syllabes… Fan de rap, il liste en rythme noms de son entourage et titres de films, évoque des sensations, se qualifie et attribue à la représentation de corps non normés (mamelons et pénis) des qualités ou des qualificatifs. En haut, à droite de ses œuvres, on trouve parfois le prénom et l’âge de la muse qui l' inspiré. Car, pour l’artiste, ces dessins sont des lettres d’amour, déclarations qui ceignent la représentation de l’aimée de son propre monologue intérieur.
Kirill Patou travaille au sein des ateliers du Créahmbxl depuis 2008. Il y a développé ce style unique, mêlant dessin et écriture. Son univers amoureux a fait l’objet d’un documentaire, Une bosse dans le cœur, réalisé en 2022 par le cinéaste Noé Reutenauer.